La Nature, Conseil en développement durable depuis 4,5 Milliards d’années…

Et si nous retournions prendre quelques leçons de choses dans la Nature, comme nous le conseillait déjà il y a cinq siècle Leonard de Vinci. Il ajoutait « c’est la qu’est notre futur », le XXIème siècle lui donnera peut-être raison.
Car, après une accélération de l’histoire sans précédent, le monde vit depuis quelques années une révolution profonde, et la dimension environnementale de cette révolution n’est sans doute pas la moindre. On s’aperçoit effectivement que l’Homme scie consciencieusement et depuis longtemps la branche sur laquelle il repose, en déstabilisant des équilibre ancestraux subtiles et complexes. L’Homme a péché par orgueil, lui qui s’est considéré comme extra-naturel, qui a donc cherché à se détacher de son environnement, à s’en protéger, à le dompter même. Dès qu’il s’est cru, dans la jouissance de son intelligence et de sa puissance, assez fort pour ne suivre dorénavant que les seuls lois forgées par lui-même, il a mit en péril ce qui l’avait fait naitre, ce qui le faisait vivre, remettant de facto sa propre existence en question. L’actualité récente nous donne l’occasion d’un exemple édifiant de cet orgueil, avec des responsables politiques qui, face à la force exceptionnelle de la dernière tempête qui a balayé l’Europe, parlent de drame inacceptable et incompréhensible au XXIème siècle (sic), et lancent une mission d’inspection pour faire la lumière sur ce qui s’est passé, que soient identifiés les responsables, trouvés les coupables (re-sic), et qu’enfin ce type de catastrophe ne se reproduise plus (re-re-sic).
Folle prétention, qui conduit directement à la situation actuelle, et paradoxe ou pied de nez de notre monde qui veut que nous soyons acculés à tenir compte enfin de notre environnement physique au moment ou nos capacités technologiques époustouflantes nourrissent l’illusion d’une omnipotence vertigineuse, et d’un fantasme de déconnection d’un monde réel et matériel vers un univers virtuel.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, l’enjeu ici n’est pas de sauver le monde, la planète, l’écosystème, les bébés phoques, les ours blancs ou les abeilles, mais l’Homme, simplement. L’univers a vécu sans nous durant des milliards d’années, il devrait à priori être armé pour continuer sans nous pendant un certain temps. Simplement, si nous n’y prenons garde, le monde continuera sans nous pour en avoir conscience, pouvoir l’observer et s’en émerveiller.
Alors oui, face à cette impasse de plus en plus prégnante, faisons preuve d’humilité, de curiosité, et retournons à l’école de la Nature, réintégrons le grand concert et son équilibre subtile.
Car la Nature est une source inépuisable de savoirs. Il suffit pour s’en convaincre, et à l’instar de Janine Benyus (une sommité dans la science du biomimetisme) de simplement l’observer comme un système organisé pour faire les premières constatations décoiffante. La Nature est un eco-système autogéré qui n’utilise que le stricte minimum d’énergie (principalement solaire) pour croitre et embellir, la Nature « sait » parfaitement adapter la forme à la fonction, elle ne produit rien de gratuit, d’inutile, sa filière de recyclage intégral est totalement opérante, elle parie sur la diversité, sur les solutions différenciées, en s’appuyant sur des expertises locales, et enfin elle utilise les contraintes comme sources de créativité. Bref, pour conclure sur cette veine un peu anthropomorphique, la Nature serait une industrie qui pourrait revendiquer un slogan du type « 4,5 milliards d’années d’expérience dans le développement durable, consultez-nous! ».
Terminons comme nous avons commencé, par une citation, cette fois si de Victor Hugo: « C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas. » Et si sur ce plan rien n’était finalement inéluctable?

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